La logistique, un enjeu de taille pour le e commerce !

Les consommateurs veulent un choix manifestement infini de produits, proposés dans des boutiques en ligne très professionnelles, et veulent disposer d’options de commande simples et de temps de livraison courts. Pour pouvoir rester présent sur ce marché et se trouver une place face aux géants tels qu’Amazon, les entreprises de taille moyenne et les start-ups doivent aujourd’hui aussi proposer ces services.

Mais qu’implique l’introduction de ce canal de vente dynamique ? Il s’agit en premier lieu d’être en mesure de répondre aux attentes des clients. 

Si on le traduit en logistique et flux internes de marchandises d’une entreprise, cela signifie une capacité et une fiabilité de livraison proche de 100 %, zéro erreur en préparation des commandes, des temps de traitement les plus courts possibles et une transparence sur toute la chaîne d’approvisionnement de l’entrepôt, le tout naturellement à un coût minimum.

La structure de stockage du commerce électronique

Traditionnellement, plusieurs succursales ou centres de distributions régionaux sont alimentés à partir d’un entrepôt central, et ce à des dates planifiables. En revanche, pour les e-commerçants, l’enjeu est différent puisque chaque client est livré individuellement et directement.

Cela a pour conséquence des tailles de commande beaucoup plus petites, pour lesquelles il est difficile d’estimer quel article sera commandé à quelle date. 

Cette situation se reflète dans la gamme des articles : une multiplicité croissante d’articles doit être stockée de manière structurée et gérée en toute transparence pour garantir une disponibilité permanente.

Les changements de catalogue ou de saison augmentent aussi le stock d’articles à vue d’œil. Sans compter que les taux de vente des différents articles sont très variables. Le résultat est une accumulation d’articles à rotation lente. Ceux-ci pourtant, du fait de l’imprévisibilité du comportement d’achat, peuvent être transformés soudainement en articles demandés, donc à rotation rapide.

Du fait de cette dynamique élevée, des petites quantités de commandes et de la large gamme d’articles stockés, un prélèvement efficace des marchandises devient fondamental pour la préparation des différentes commandes e-commerce.

Cela génère des modifications fondamentales dans les types de préparation de commandes mises en œuvre dans la logistique e-commerce. Une préparation de commandes classique, selon le principe hommes-vers-marchandises, génère dans ces conditions des trajets plus longs avec moins de prélèvements par position de picking, ce qui se traduit au final par des processus lents, coûteux et susceptibles de générer des erreurs.

Markus Schellinger, Directeur Technology et Solutions Retail chez SSI Schäfer vous explique dans l’interview suivant ce que signifie concrètement pour une PME de tenter l’aventure du commerce électronique.

3 étapes à considérer avant de se lancer dans le commerce électronique

Quiconque veut se lancer dans l’activité de commerce électronique doit s’y préparer avec attention et minutie. Il est du reste recommandé de procéder en trois étapes :

1. Une analyse fondamentale des données

Dans cette étape de base, il est important d’analyser et de comparer les données des différentes commandes, en particulier celles destinées au commerce électronique. 

La croissance de l’entreprise, la quantité des commandes, les modifications éventuelles des profils de commande, ainsi que les pics de commande et actions prévues, ne doivent pas être sous-estimés. Les ventes de produits individuels restent difficiles à prévoir et constituent donc une variable imprévisible.

2. La définition du concept de stockage adapté

Il faut garder à l’esprit que pour les PME, le commerce électronique doit d’abord être testé comme un marché alternatif, et qu’il ne faut pas changer directement pour le tout commerce électronique. Cela signifie que le client n’a pas nécessairement besoin d’un nouveau centre logistique, mais que la structure existante doit être adaptée pour préparer les commandes e-commerce en parallèle.

Nous choisissons alors le bon concept en considérant les coûts par unité de picking et le temps de traitement des commandes, et nous prenons en compte les exigences individuelles du client en ce qui concerne l’ergonomie et l’accessibilité pour la maintenance, afin de trouver une solution durable. Nous recourons en interne à une équipe d’experts en simulation pour une optimisation finale du système, une identification des éventuels goulets d’étranglement et le choix de la stratégie optimale. Le facteur de réussite passe par un rendement optimisé et des dépenses minimisées.

Contre toute attente, « manuel » et « partiellement automatisé » restent les maîtres mots. Les processus manuels et le recours aux opérateurs sont non seulement idéals au début, mais également sur le long terme, pour pouvoir agir en toute flexibilité. 

Le degré d’automatisation évolue avec le développement du commerce en ligne et l’augmentation de son chiffre d’affaire. Les processus partiellement et entièrement automatisés couvrent en premier lieu la charge de base et doivent venir remplacer des activités manuelles pénibles et répétitives. Les pics de commande exigent une flexibilité particulière et doivent par conséquent souvent être traités manuellement.

Les processus peuvent par la suite être réajustés et automatisés étape par étape. De plus, la productivité dans les zones manuelles peut par exemple être augmentée en réalisant les transferts via des systèmes de transport sans conducteur, la mise en place de trajets de préparation de commandes intelligents ou l’utilisation de robots.

3. La sélection de la solution logicielle adaptée

Nous élaborons avec le client une solution IT personnalisée, adaptée au concept de stockage et de préparation des commandes choisi. Celle-ci inclut le contrôle et la gestion des stocks, la définition et le suivi des indicateurs de performance pour un pilotage efficace et la planification, la simulation et l’optimisation du stockage et de la préparation des commandes, pour une transparence et une traçabilité optimales.

Comment SSI SCHÄFER accompagne ses clients dans l’optimisation de leur logistique e-commerce ?

Chaque client est unique, et chaque situation est analysée de manière individuelle. Nous exploitons les synergies de nos expériences approfondies en intralogistique et notre savoir-faire étendu en matière de e-commerce.

En collaboration avec le client, nous développons des solutions, comparons les différentes approches et prenons des décisions argumentées. Nous nous efforçons de trouver la meilleure solution pour chacun de nos clients. C’est pourquoi nous les conseillons en toute neutralité pour relever les différents défis auxquels ils sont confrontés.

Qu’elle soit manuelle, partiellement ou entièrement automatisée, la solution que nous vous proposons est issue à 85 % de notre gamme de produits et solutions. 

Et sur le plan informatique, nous proposons aussi notre propre progiciel WAMAS®. Après la mise en service, nous fournissons un service et une assistance 24h/24 et 7j/7 en recourant à nos technologies novatrices. L’évolutivité des systèmes est alors toujours garantie, et la croissance ou les adaptations ultérieures ne constituent en rien un problème.

En tant que fournisseur unique en intralogistique bénéficiant d’une compétence attestée en gestion de projet, d’un savoir-faire de maître d’œuvre et de la possibilité d’entreprendre la construction de votre entrepôt, nous permettons la réduction du nombre d’interfaces pour nos clients et réduisons au minimum le risque d’erreur en planification. Une vision d’ensemble, alliée à une prise en compte de tous les détails, font chez nous toute la différence.

Et si un élément ou composant n’est pas disponible chez nous, nos coopérations avec de nombreux partenaires nous permettent alors de proposer les meilleurs produits de la catégorie requise.

Cas client : ce que les clients désirent et que la logistique réalise

Pour les logisticiens, le commerce électronique est aujourd’hui l’un des plus grands défis. Jörg Gonnermann, General Manager Logistics Service Platform chez MISUMI partage son expérience de la pratique du commerce électronique interentreprises et de détail.

Nous l’avons interviewé pour comprendre les défis de l’e-commerce inter-entreprise, une branche qui n’est pas à l’abri des exigences élevées du marché et de la pression causée par des cycles d’innovation raccourcis.

Quel est le rôle du commerce électronique pour votre entreprise ?

L’intégration des processus de développement, de production, de commande et de livraison visée par le concept de l’Industrie 4.0, en particulier pour le secteur de la construction mécanique, exige de tous les participants qu’ils accélèrent la numérisation et l’interconnexion de tous leurs processus commerciaux. Dans cette mesure, l’e- commerce, dans toutes ses formes, est un composant intégral de notre stratégie, et il s’avère indispensable pour pouvoir exister sur le marché. La numérisation et le commerce électronique sont depuis toujours soumis à une certaine dynamique.

Comment s'établit le développement de ce canal de vente, et à quels défis se voit alors confrontée une entreprise comme MISUMI ?

On s’écarte de plus en plus des processus classiques passant par le téléphone, le papier ou le fax. MISUMI a augmenté son « taux de numérisation », à savoir la proportion des transactions commerciales qui passent par les canaux électroniques, pour passer à plus de 70 % ces dernières années. Il existe à cet effet des normes qu’un acteur du marché doit absolument maîtriser. De plus, l’individualisation et la personnalisation des produits et prestations devient un facteur décisif sur le marché. Les fournisseurs doivent donc être en mesure de s’adapter rapidement aux nouvelles exigences de leurs clients.

Ces exigences du marché sont très élevées.

D’après vous, quels sont les éléments essentiels pour prendre pied sur le marché du commerce électronique et réussir ?

Ce qui est important : « Get the basics right first! » (Partez sur de bonnes bases !). Les données, les processus et l’organisation doivent aujourd’hui être orientés vers la numérisation. En outre, des architectures système robustes, flexibles et ouvertes, qui ne sont souvent disponibles que dans le cloud, sont indispensables. 

Une autre clé est la qualité des données produits, qui permet l’élaboration d’un bon contenu, pertinent, mais qui permet aussi de transmettre le « jumeau numérique (digital twin) ».

Mais que nous réserve au juste l’avenir du commerce électronique ?

L’intégration de fournisseurs tels que MISUMI dans la chaîne des fournisseurs et dans la chaîne de valorisation augmente. Pour pouvoir livrer à temps les produits et les prestations, une telle intégration numérique sera à l’avenir la norme.

Être présent sur le marché ne suffira plus. Les entreprises sont plutôt invitées à développer et mettre en œuvre de nouveaux contenus et de nouvelles offres spécifiques pour leurs clients afin de se distinguer de la concurrence.

Venons-en à la logistique du commerce électronique : Quelles sont à votre avis les trois meilleures décisions à prendre, et celles à ne pas prendre ?

À prendre : offrir des services spécifiques au client et une préparation des commandes rapide, quel que soit le canal de distribution. Parmi les choses à ne pas faire, on compte la non disponibilité des marchandises, le non-respect des délais de livraison indiqués, et même la livraison des mauvais produits.

Le nouveau centre de distribution MISUMI de Francfort a une capacité d’environ 450 000 articles sur 10 000 m2 – quelles étaient les exigences particulières pour ce centre logistique ?

Les clients attendent d’un prestataire e-commerce la disponibilité des produits proposés et une livraison rapide.

En Europe, la livraison à nos clients de produits qui se trouvent dans l’entrepôt de Francfort se fait en une journée. En plus des produits en entrepôt, donc des pièces standard issues de la production interne ou d’une production externe, nos pièces fabriquées sur commande transitent également par notre centre logistique. Celles-ci sont actuellement essentiellement fabriquées au Japon, en Chine et au Vietnam. Pour les clients cependant, les différents canaux d’approvisionnement ne doivent jouer aucun rôle. Toutes les marchandises, indépendamment de leur provenance, sont par conséquent regroupées dans l’entrepôt de Francfort pour des expéditions individualisées selon les besoins du client.

Contrairement au commerce traditionnel, dans le commerce électronique, c’est le produit qui vient au client. Ce n’est pas lui qui assure la logistique avale du point de vente. On assiste donc à une inversion du flux physique en aval de la chaîne logistique. La logistique e-commerce implique de grands changements en termes de gestion des flux puisque la distance entre le produit et le client est plus importante que dans le cadre de la distribution traditionnelle.

Par ailleurs, les clients sont très exigeants quant aux délais de livraisons dès lors leur commande passée via internet. La maîtrise de la chaîne logistique est alors primordiale pour assurer la satisfaction client.

Cela implique un travail en profondeur sur de nombreux processus. La notion de chaîne logistique ne se résume pas uniquement aux phases de gestion de stock et de transport. Elle comprend non seulement une maîtrise de la phase d'approvisionnement auprès des fournisseurs, une optimisation des stocks, une livraison dans les délais prévus mais également la maîtrise de la logistique des retours de produit et donc du service après-vente. Le tout, en maîtrisant correctement les coûts logistiques.

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